Ce travail de mise en ligne s'incrit dans le projet ANR guerres 16/17 (2007-2011), piloté par Jean-Louis Fournel.
Le corpus est le résultat de la compilation de cinq éditions du Prince mises en parallèle :
- la version originale de Machiavel parue en 1532 (Blado)
- la traduction de Jacques de Vintimille, datée de 1546 (suite à une transcription/édition par Nella Bianchi Bensimon, mise en ligne par l'ENS (LSH) de Lyon en 2005).
- la traduction de Guillaume Cappel parue en 1553
- la traduction de Gaspard d'Auvergne parue en 1553 (version reprise sous la même forme lors de l'édition de 1571 des Discours )
- la traduction de Jacques Gohory parue en 1571
⇒ Vues en parallèle des textes
Une lecture par texte ou en parallèle des différents textes est proposée, reprenant le chapitrage d'origine (lettre de dédicace puis 26 chapitres) et utilisant la segmentation philologique de l'édition de Giorgio Inglese (De Principatibus, Roma : Istituto storico italiano per il medio evo, 1994).
Durant le projet ANR, un travail d'annotation et de mise en relation des expressions italiennes et françaises a été effectué par Laure Raffaëlli-Péraudin et Jean-Claude Zancarini en utilisant le logiciel HyperMachiavel.
Il s'agissait d'étudier les notions politiques chères à Machiavel circulant dans le texte du "Prince" et d'analyser leurs effets.
Outre la lecture parallèle, l'internaute pourra donc ici naviguer au sein des lexiques bilingues (italien/français, français/italien), mais aussi du texte au lexique ou du lexique au texte (dans les vues en parallèle).
A noter que la version de ce site correspond à l'export HTML du corpus encodé en XML-TEI (pour l'instant non accessible sur le site web). Le projet d'annotation est toujours en cours dans HyperMachiavel.
Le projet HyperMachiavel
C'est d'une pratique de traducteurs et de commentateurs qu'est née l'idée d'un outil permettant de comparer un texte avec ses différentes traductions, de façon à pouvoir réfléchir – avec l'aide des traductions et au-delà de l'apparente évidence d'un texte – d'une part à la complexité même du texte d'origine et aux sens multiples des mots utilisés « innocemment » par l'auteur et, d'autre part, à ce qui fait la spécificité d'un traduire en acte et aux effets qu'il produit. Le choix du Prince n'est évidemment pas le fruit du hasard mais de l'intimité que nous avions avec ce texte, traduit et commenté par nos soins (Machiavel, De Principatibus = Le Prince [traduit et commenté par J.-L. Fournel et J.-C. Zancarini], Presses universitaires de France, coll. "Fondements de la politique", 2000).
Les usages possibles partent de l'idée que les « lectures lentes » des traducteurs disent quelque chose du lexique du Prince, du sens des mots et de leur polysémie et touchent essentiellement trois aspects : l'élucidation des sens du lexique machiavélien ; la description du traduire en acte et l'analyse des effets de traduction.
Pour en savoir plus :
- GEDZELMAN Séverine et ZANCARINI Jean-Claude, « HyperMachiavel : un outil de comparaison de traductions », Lingua e stile, 2011, vol. XLVI, n° 2, pp. 247-266.
- La présentation Prezi "HyperMachiavel : a translation comparison tool for the digital humanities community", à la conférence Digital Humanities 2012, de Hambourg et l'abstract (GEDZELMAN Séverine, ZANCARINI Jean-Claude,in Jan Christoph MEISTER (dir.), Digital Humanities 2012 conference abstracts, Hamburg university press, 2012, pp. 198-201)
- La vidéo de la conférence du 19 septembre 2017, de Jean-Claude ZANCARINI et Séverine GEDZELMAN sur "HyperMachiavel : ce qu'un outil numérique nous apprend sur le Prince et ses traductions", donnée dans le cadre des 30 ans de l’ENS de Lyon